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        La 
        tapisserie de Bayeux 
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       Berlin · 2000/2002  | 
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 C'est ce qui frappe au premier regard : on a travaillé au moins 
        deux fois sur la tapisserie de Bayeux. Cela se voit à la façon 
        dont on a oeuvré avec l'aiguille, aux couleurs qui ont été 
        employées et à la dextérité des exécutants. 
        On peut en conclure que des rajouts ont été faits avec du 
        fil noir, et que l'on a confectionné des lignes de caractères, 
        ou des mains, etc., sur une tapisserie plus ancienne, plus colorée 
        et riche de nombreux dessins. Puisque cette deuxième phase de confection 
        - qui ne passe pas inaperçue aux yeux d'un artiste ou artisan - 
        n'est pas indiquée par les commentateurs officiels et gardiens 
        du précieux chef d'uvre, mais qu'au contraire, elle est formellement 
        reniée, je ne puis que supposer qu'il y ait une raison idéologique 
        à ce black-out. Les symboles païens ne se rencontrent pas seulement sur le rebord 
        supérieur ou inférieur, sous la forme de monstres ou de 
        dieux animaux, mais aussi dans la partie centrale. C'est un bestiaire 
        bien caractérisé (figurations animales mythiques) avec, 
        en plus, des fleurs de lis qui prennent la forme de l'arbre sacré 
        Irminsul. Mais on ne voit de croix que sur le cercueil du roi Edouard, 
        elles sont byzantines ou irlandaises. En revanche, l'église ("Westminster") 
        n'arbore pas de croix sur son toit ni sur les tours, mais une tête 
        de dragon stylisée près du chur. Les bateaux, également, 
        présentent des têtes de dragons, et même si cela peut 
        être un trait archaïsant, c'est quand même significatif 
        dans l'esprit des concepteurs de l'uvre. ET.hIC.EPSCOPVS.CIBV.ET.POTV:BENEDICIT. ("et ici le célébrant bénit nourriture et boisson ")  | 
  
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    Une possibilité pour dater l'époque de la tapisserie pourrait se trouver dans l'observation des écussons : ceux des ANGLI ont l'air curieusement nordiques, et archaïques avec leurs pointes ; ils appartiennent à une période historique que l'on devrait pouvoir identifier. Des sculptures sur bois de la fin du 15ème siècle, en Alsace et en Suisse, montrent des écussons analogues. | 
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       Certaines peintures qui viennent d'être découvertes, sur des poutres en bois dans des maisons françaises, ont été datées du début du 14ème siècle, et sont dans un style très semblable aux dessins de la tapisserie de Bayeux. La date que l'on donne d'habitude à la fabrication de la tapisserie 
        : vers 1070, quelques années après la conquête de 
        l'Angleterre par les Normands, est indéfendable. La première 
        fois qu'on a fait mention de la célèbre tapisserie, longue 
        de 70 mètres et destination de nombreux pèlerins, c'était 
        en 1476. Cela pourrait bien être à ce moment que l'on a procédé 
        aux transformations, et que l'on a rajouté les textes en latin. [traduction : François de Sarre]  | 
  
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